Prothèse unicompartimentale du genou
La prothèse unicompartimentale de genou a pour but de remplacer une partie (interne ou externe) des surfaces articulaires du genou.
Prothèse unicompartimentale du genou
La prothèse unicompartimentale de genou a pour but de remplacer une partie (interne ou externe) des surfaces articulaires du genou.
Quand cette chirurgie est-elle nécessaire ?
La principale cause des interventions de prothèse totale du genou est la gonarthrose, une forme d'arthrose qui affecte le genou. La nécessité de poser une prothèse du genou peut aussi provenir d'autres facteurs tels que les rhumatismes articulaires ou plus rarement, les anciennes fractures et ruptures ligamentaires. Pour soulager la douleur et l'inconfort, les traitements médicaux sont généralement recommandés. Lorsque ces traitements ne sont plus efficaces, la pose d'une prothèse du genou peut, néanmoins, être envisagée.
La gonarthrose se manifeste par des douleurs articulaires, des gonflements et une raideur progressive. Environ 30% des personnes âgées de 60 à 70 ans sont touchées par la gonarthrose, un pourcentage qui augmente à environ 50% pour les personnes de plus de 80 ans. Des déformations des membres inférieurs (genoux tournés vers l’intérieur ou l’extérieur), le surpoids ou des traumatismes passés (fractures, entorses graves…) peuvent également favoriser la gonarthrose.
Le chirurgien vous expliquera les différentes solutions pour votre problème, ainsi que la balance bénéfice-risque de chacune. S’il le juge nécessaire, il pourra vous proposer de réaliser une autre technique, jugée plus profitable à votre cas.
Une fois le diagnostic confirmé par radiographie, un bilan dentaire et urinaire sera réalisé, afin d'éviter toute contamination.
En quoi consiste l’opération ?
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée sur la face antérieure du genou de taille adaptée selon les cas. Elle peut être décalée selon le type de prothèse utilisé.
Les surfaces articulaires sont recoupées (fémur, tibia) à l’aide d’une instrumentation chirurgicale spécialement développée pour la prothèse de genou.
Le chirurgien choisira entre deux types de prothèses : la prothèse sans ciment, implantée par impaction ou par vissage et la prothèse cimentée, fixée avec du ciment chirurgical.
À la fin de l’intervention, un drain permettra d’évacuer l’hématome.
Comment se déroule le post opératoire ?
Sur le long terme, la prothèse unicompartimentale de genou peut s'user et se desceller, nécessitant son changement. En effet, sa durée de vie moyenne est de 15 ans et varie selon chaque patient et ses activités.
En fonction de sa cause de reprise, la prothèse unicompartimentale du genou peut être remplacée par une prothèse similaire ou une prothèse totale.
Frise post opératoire
Le lendemain
Le lever et l’appui sur le membre à l’aide d’un déambulateur.
Après quelques jours
Le genou est placé dans une machine de rééducation permettant la flexion, puis sortie (domicile ou centre de rééducation) avec les ordonnances de soins nécessaires (pansement, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie).
Vous serez revu en consultation, après avoir réalisé des radiographies.
Après plusieurs semaines
prévention de la phlébite avec traitement anticoagulant ainsi que le port de bas de contention
Durant 2 à 3 mois
Poursuite de la rééducation avec un kinésithérapeute ou en centre de rééducation.
Durant 45 jours
Utilisation de béquilles pour marcher.
Au bout de 45 jours
Reprise de l’activité professionnelle (selon la profession exercée) et de la conduite (lorsque le patient est capable de marcher seulement avec une canne).
Au bout de 3 mois
Reprise des activités sportives (en protégeant la prothèse contre les chocs ou les traumatismes répétés).
Entre 6 mois et 1 an
Résultat ; une marche sans canne, indolore, pour un périmètre de marche de 5km.
Ces délais sont indicatifs et peuvent varier. Votre chirurgien vous donnera des informations plus précises lors de votre consultation.
Les complications
Une intervention peut entraîner des complications osseuses, vasculaires, thrombo-emboliques, infectieuses ou neurologiques.
Les complications les plus fréquentes
La phlébite
Un traitement anticoagulant et des bas de contention sont prescrits afin de diminuer le risque de phlébite. Suite à l’opération, des caillots peuvent effectivement se former dans les veines des membres inférieurs. Ils se déplacent et risquent alors d’entraîner de plus importantes complications comme une embolie pulmonaire.
L’hématome
Rarement gênant, l’hématome postopératoire est une poche de sang se résorbant seule, dans la plupart des cas. Il peut arriver qu’il soit nécessaire de l’évacuer à l’aide d’une ponction ou d’un drainage chirurgical.
L’inégalité des membres inférieurs
Malgré les mesures préopératoires et postopératoires, l’égalité de longueur des jambes n’est pas toujours possible ou souhaitable. Un raccourcissement du côté opéré peut effectivement être la cause d’une faiblesse des muscles fessiers et d’une instabilité de la prothèse, pouvant entraîner une luxation.
Les complications les plus rares
L’infection
Le risque d'infection est minimisé par les bilans dentaires et urinaires, effectués en amont de l’opération. Ils permettent de rechercher et de traiter toutes infections déjà présentes. Les risques d’infections augmentent néanmoins dans les cas de reprise de prothèse.
Des prélèvement bactériologiques opératoires peuvent être réalisés en cas de doute sur le nature septique ou non du descellement. Afin de prévenir tout risque d’infection, des antibiotiques vous seront administrés lors de l’opération. Si le descellement est d’origine septique, une antibiothérapie peut être mise en place de manière prolongée, selon le germe responsable de l’infection.
Le risque d’infection est fortement augmenté par le tabagisme. C’est pourquoi il est fortement déconseillé de fumer durant la cicatrisation.
La paralysie du nerf crural ou sciatique
Cette paralysie est souvent liée à une traction lors des manipulations et n’est, en général, pas permanente. Le patient récupère souvent sa mobilité au bout de quelques mois. De manière exceptionnelle, certains patients peuvent être atteints d’une forme plus sévère et nécessitent d’être appareillés ou de subir une nouvelle intervention. Très rarement, une lésion vasculaire peut également survenir.
Les adhérences
Lorsqu’ils cicatrisent, les tissus du genou peuvent être la cible d’adhérences limitant la flexion et entraînant une raideur. Dans ce cas, le chirurgien peut procéder à une mobilisation du genou sous anesthésie.
L’algodystrophie
L’algodystrophie est dûe à l’atteinte des nerfs périphériques et/ou du système nerveux central lors de l’opération. Très douloureuse, elle se traite à l’aide de médicaments et peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. Le patient est alors pris en charge de manière spécifique, réalise des bilans complémentaires et suit une rééducation adaptée. La survenue de l'algodystrophie ne peut être prévisible, tout comme son évolution et ses séquelles potentielles.
Les complications sur le long terme
La liste des complications n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique.
La prothèse s’usant avec le temps, selon l’activité du patient ou ses facteurs anatomiques, elle doit être remplacée au bout d’une quinzaine d’années. Une nouvelle opération doit ainsi être réalisée à long terme, appelée la reprise de prothèse.